Municipalité de Saint-Omer
 

Un brin d’histoire

Ces quelques mots, nous les avons retrouvés sur quelques feuilles éparses, dans les archives de la Fabrique de St-Omer. Ils témoignent bien de la première impression du curé fondateur de St-Omer, M. Thomas Bélanger, à la suite de sa première visite sur les lieux de la future paroisse. Nul doute que cette date; celle du 2 août 1938, est restée à tout jamais gravée dans la mémoire de ce brave homme d’Église.

Mais qu’est-ce qui a bien pu motiver les autorités civiles et religieuses à installer une nouvelle paroisse dans ce coin du pays?

D’abord, il faut mentionner que l’idée flottait dans l’air depuis déjà quelques années. Cette idée, nous la devons à M. l’abbé Odilon Guimont, curé de St-Pamphile entre les années 1916 et 1929. Aidé de ses paroissiens, M. Guimont était parvenu, « après bien des pourparlers, à obtenir cent (100) lots, sortis des Terres et Forêts et passés à la Colonisation, dans le but de faire un peu plus tard, une paroisse dans ce coin reculé de St-Pamphile. »

En 1929, M. Guimont est nommé curé de la paroisse Ste-Anne-de-la-Pocatière et son projet d’une nouvelle paroisse en resta là. Jusqu’au jour où, devenu membre de la Société de Colonisation du Diocèse de Québec, il s’ouvre de son projet à Mgr Auguste Boulet, président de ladite Société.

Le projet s’élabore tout doucement, de sorte que le 25 février 1936, en réponse à l’abbé Jean Bergeron, missionnaire colonisateur, le curé de St-Pamphile, l’abbé Damase Maranda se dit favorable à « la construction d’une chapelle ou école chapelle et presbytère dans ce coin du Canton Dionne, en autant qu’il y aurait une population suffisante. » Dans cette lettre, on y mentionne aussi que le nouveau député de l’Islet, l’Honorable Joseph Bilodeau et le ministre de la Colonisation, l’Honorable Henry Auger se sont rendus dans le Canton Dionne pour vérifier la possibilité d’y établir plusieurs colons et d’y bâtir les constructions nécessaires au culte. D’après M. Maranda, la réponse des deux visiteurs semble favorable puisqu’une nouvelle rencontre, cette fois avec l’Archevêque de Québec est prévue.

C’est donc soutenu par l’Honorable Joseph Bilodeau, lui-même fils de St-Pamphile, qu’on décide de tenter l’expérience. Prise au mois de mars 1938, la décision ne se concrétisera finalement qu’au mois d’août suivant.

Déjà des colons avaient pris racine sur l’un ou l’autre des cent (100) lots passés à la Colonisation. C’était le cas en particulier dans le rang St-Joseph (des Gagnon) où entre les années 1927 et 1929, on retrouve les noms de Mathias Fortin, Israël Bois, Isidore St-Pierre, Lévi-Sylvio Pelletier, Urbain Thibault (père et fils), Amédée Thibault, Joseph-Albert Pelletier, Arthur Robichaud, Raoul Pelletier, Camille Thiboutot, Damase Pellerin, Jean-Baptiste Robichaud, Joseph Chouinard, Philias Robichaud, etc.… Certains de ces noms apparaîtront des les premières pages des livres de délibération de la Fabrique St-Omer.

D’autres familles s’étaient installées dans le rang St-François (des Pelletier); notamment celles de Wellie Vaillancourt, François-Xavier Bélanger, Napoléon Bélanger, Lévis Pelletier, Joseph Godbout et Théophile Fournier. À ces premiers pionniers, d’autres sont venus s’ajouter, quelques semaines avant ou après l’arrivée du premier curé.

À la lueur de ces renseignements, il nous faut  donc présumer que c’était dans le but d’assurer de déversement du trop-plein de la population de St-Pamphile que l’abbé Guimont voulut faire  naître  une paroisse nouvelle, voisine de la sienne. D’autant plus que pour les colons déjà établis sur ces lots isolés, la fréquentation des sacrements était des plus difficile, vu leur éloignement de l’église paroissiale et les chemins d’accès quasi inexistants.

Il faut se rappeler qu’à cette époque, le Québec, tout comme le reste du monde, se sort à peine de la grande Crise économique de 1929. Dès la fin de la première grande guerre, l’économie québécoise est à bout de souffle. Malgré une faible reprise qui s’amorce vers 1922, tout sombre à nouveau lors du fameux krach de 1929. Ayant vécu ces soubresauts dans la région, l’abbé Guimont cherchait sans doute à assurer la survie de ses ouailles lorsqu’il suggéra la création d’une nouvelle paroisse.

C’est donc dans ce contexte d’instabilité économique qu’une nouvelle paroisse verra le jour dans le sud du Comté de L’Islet. D’autre part, la Loi du 2 mai 1935 adoptée par le gouvernement Tachereau et destinée à promouvoir la colonisation et le retour à la terre vient s’ajouter aux raisons qui ont motivé cette création.

Une fois la décision prise, il fallait trouver un prêtre qui accepterait de prendre les destinées de cette petite communauté en main. Mandaté par son Éminence le Cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, Mgr Auguste Boulet se tourna vers l’abbé Thomas Bélanger, jeune et robuste vicaire de Ste-Anne-de-la-Pocatière. Celui-ci fut officiellement nommé missionnaire le 25 juillet 1938.

Cinq jours plus tard, il effectuait sa première visite des lieux. La nouvelle paroisse sera placée sous le patronage de St-Omer, en l’honneur de Mgr Omer Plante, auxiliaire au Diocèse de Québec qui, de tout temps, s’est intéressé aux différentes paroisses de colonisation.

Le décret érigeant canoniquement la paroisse est daté du 10 janvier 1939 et signé de la main du Cardinal Villeneuve. La requête demandant une telle érection avait été signée par les francs tenanciers de la paroisse le 7 novembre précédant et c’est le 7 décembre 1938 que le Révérend Numa Boulet, curé de Ste-Perpétue vint sur place avant d’en recommander l’acceptation.

Au décret, les limites de la paroisse dont ainsi définies : « Au nord-est, par la limite nord-est des rangs VIII du Canton Lafontaine et I, II, III, IV, V et VI du Canton Dionne; au sud-est, partie par la limite sud-est du rang VI du Canton Dionne, depuis le lot numéro 56 inclusivement jusqu’au lot numéro 21 inclusivement dudit rang; et partie par la limite sud-est du rang V du même canton, depuis le lot 20 inclusivement jusqu’au lot numéro 13 inclusivement de ce rang; au sud-ouest, partie par la limite sud-ouest du lot 21 du rang VI du Canton Dionne; et partie par la limite sud-ouest du lot 13 dans chacun des rangs V, IV, III, II et I du Canton Dionne et du rang VIII du Canton Lafontaine; au nord-ouest, par la limite nord-ouest du rang VIII du Canton Lafontaine, depuis le lot 13 inclusivement jusqu’à la limite nord-est du même rang. »

Comme le lecteur le constatera, la paroisse de St-Omer est donc un détachement de ses deux voisines; Ste-Perpétue et St-Pamphile. La paroisse est installée au cœur de la chaîne Appalachienne; traversée dans sa totalité par la Rivière du Gué (Rochue). D’autres cours d’eau, tel le Ruisseau Pelletier et le Gros Ruisseau viennent ajouter au relief…

Tiré du livre St-Omer se raconte
Gaétan Godbout, 1988, pages 3-7.

Aujourd’hui âgée de près de 75 ans, la municipalité de St-Omer est encore bien vivante à travers ses quelques 300 habitants et bon nombre de propriétaires de chalets ou de lots à bois. Elle se démarque par sa beauté, sa tranquillité au cœur de la nature et demeure un endroit privilégié pour les amateurs de chasse et de pêche.

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